1 708e Déjeuner-Conférence
8 décembre 2023
La décision de mettre sur pied un Observatoire comporte plusieurs avantages. Un Observatoire se veut généralement directement interpellé et partie prenante des débats de société, notamment par l’ouverture à différents partenaires : institutions universitaires, certes, mais aussi ministères, organismes associatifs, OSBL, notamment. Il s’agit de soutenir un effort de réflexion et un dialogue qui se nourrit à la fois de l’expertise développée par les partenaires dans leurs domaines respectifs et de leurs besoins. Un Observatoire doit également agir comme une interface entre la recherche et le public, notamment pour conscientiser et mieux informer la prise de décision.
Dans le cadre de l'Observatoire de la liberté d'expression différents enjeux et controverses sont adressés. Pensons à la question des mots sensibles, aux appels à la censure et au bannissement, aux tentatives des grands acteurs du numérique de bloquer les législations imposant un partage des revenus avec les médias dits traditionnels, aux défis posés par la réconciliation de la prise de parole par les groupes historiquement discriminés ou marginalisés avec la liberté académique, à l’utilisation de la littérature pour stigmatiser certains groupes sous prétexte de liberté artistique ou de création, ou encore au sort des journalistes dans le monde, au phénomène des poursuites-bâillons, aux dangers de la désinformation; tous ces exemples mettent au premier plan les enjeux liés à la liberté d’expression. Or, cette dernière constitue un principe central des sociétés démocratiques; la manière d’aborder les enjeux de la liberté d’expression a un impact majeur sur les trajectoires de ces dernières.
Geneviève Nootens
Professeure en science politique, UQAC
et directrice de l’Observatoire de la liberté d’expression
Madame Nootens est spécialiste des sociétés démocratiques libérales contemporaines. Elle est membre du Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales (GRSP) et du Centre de recherche sur la diversité au Québec (CRIDAQ). Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Constituent Power Beyond the State. Democratic Agency in Polycentric Polities (Routledge, 2022) et Popular Sovereignty in the West. Polities, Contention, and Ideas (Routledge, 2013), pour lequel elle a été finaliste du prix CB Marcpherson 2014 et dont la version française a été publiée par les PUL en 2016. Elle a également co-dirigé plusieurs ouvrages, dont Souverainetés et autodéterminations autochtones : Tiayoriho’ten (PUL, 2022, avec Geneviève Motard), Explorer le social. Mélanges en l’honneur de Gérard Bouchard (PUL, 2019, avec Hélène Vézina), Les nationalismes majoritaires contemporains (Québec Amérique, 2007, avec Alain-G. Gagnon et André Lecours), et Dominant Nationalism, Dominant Ethnicity. Identity, Federalism, Democracy (Peter Lang, 2009, avec André Lecours). Avec Dominique Leydet et Geneviève Motard, elle a traduit l’ouvrage de John Borrows, La constitution autochtone du Canada (PUQ, 2020). Elle co-dirige avec Alain-G. Gagnon la collection Diversité et Démocratie aux Presses de l’Université Laval (PUL). Elle est membre du comité scientifique de l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice.